Un étrange journal...

( je ne savais pas où commencer ce journal...je laisse libre le modérateur de le déplacer)

La porte de la chambre d’Uthan au donjon de l’ordre est grande ouverte. Le mage a probablement du partir avec précipitation. Un livre presque neuf est ouvert sur son bureau à côté d’une plume et d’un encrier. Si vous êtes un peu curieux vous vous approcherez et pourrez lire les lignes suivantes, tracées avec une finesse et une grâce qui ne vous étonne pas.

Une femme a dit un jour que les déceptions ne tuaient pas. Quelle tragédie. J’aurais tant aimé que l’on m’épargne ces années qui me séparent aujourd’hui des événements que je m’en vais relater. Cinquante ans sans que je puisse oublier un jour seulement. Ce geste me déplaît autant qu’il me semble nécessaire. Il est d’une niaiserie écoeurante et pourtant mon cœur ne réclame que lui. La décisions fut difficile à prendre alors ne laissons pas notre bravoure s’émousser et posons ces mots redoutés.

En réalité ne je sais par où commencer, c’est idiot et j’abhorre les idioties.

Le premier regard était d’une incroyable défiance. Je pénétrais dans une classe pour la premier fois de ma vie, une classe dont tous les élèves se connaissaient depuis déjà trois ans. Aucune pitié pour le nouveau venu. Aucune pitié pour ces enfants dont la moitié arborait sans vergogne un regard bovin. Uthan contre tous, la fin des louanges, le début d’un schisme qui durerait toute ma vie. Je levais le nez et suivait le professeur me conduisant à mon pupitre. Quelle épouvantable journée ! Avait t on décider de me punir pour le manque de popularité de mon père au sein du Kirin Tor ? Le vieux grincheux qui regagnait sa chaire m’avait placé à côté d’un garçon qui semblait avoir deux ans de moins que les autres tant sa peau était laiteuse et ses cheveux d’un doré clair. Il me regarda sans pitié, et renifla. En réalité, j’entendis son reniflement sordide mais ne vis pas ses yeux. Je les devinais mais ne voulais pas m’abaisser à lui accorder le moindre intérêt. Erreur stupide d’un petit crétin snobinard.
J’ai bien vite découvert qu’il était le meilleur élève de la classe, deux ans d’avance et une vivacité fulgurante. Son reniflement n’était pas la marque d’un esprit éteint mais le pauvre enfant avait le jour de mon arrivée un rhume carabiné et les autres élèves, jaloux de sa réussite, s’étaient amusés à jeté un sortilège de brûlure à son mouchoir.

Finalement, il m’était de plus en plus sympathique. Sa timidité en faisait un être mystérieux. Son manque de popularité et la grand-guerre déclarée entre mes camarades et moi même nous rapprochèrent. Nous étions toujours assis à côté l’un de l’autre, nous disputant en tout amitié la première place. Je fus surpris d’apprendre qu’il était d’origine modeste, sa faculté d’adaptation lui avait permis d’acquérir sans mal les meilleures manières du monde. Avec lui j’appris que je n’étais pas unique, il m’enseigna la modestie et disait en souriant que « le fils de dragon devenait presque supportable lorsqu’il baissait un peu le nez ».
Ce sourire. Il était incroyable. Comment un fermier pouvait il avoir donné naissance à un être si semblable à un ange. Ses lèvres pourpres se retroussaient toujours légèrement pour dévoiler deux rangées de perles fines. J’étais privilégié, je le savais, il ne souriait à personne d’autre.

Nous avions tous les deux choisis de suivre le plus de cours possible : potions, enchantements, diplomatie, sortilèges, runes anciennes, histoire de la magie, fluctuations spatiales, distorsion des arcanes et thaumaturgie. Certains se moquaient de nous, courant d’une salle de classe à l’autre nous utilisions nos connaissances en transfert corporel pour faire un bond de plusieurs mètres et esquiver les amas de filles hystériques couvant des yeux un étudiant en dernière année, Kelian, le plus populaire de toute l’école de magie de Dalaran.
Nos rares moments de pause, après s’être rendu compte avec désarroi qu’il était désespérant de les passer à parler de nos études furent dédiés, par un pacte secret en nous, à la futilité. Nous nous amusions à essayer d’être comme les autres. Parler de fille, de joute, de jeux…

Les filles ! Quel calvaire ! J’eu la malchance que « la belle rousse » de Kelian tombe sous mon charme. Pourquoi, je n’en sais rien. Mais ma mâchoire se souvient encore du crochet du gauche que cette grande brute me décocha au détour d’un couloir. Je suis tombé raide au sol, il lança sur moi une potion d’inhibition me privant de tout pouvoir magique pour plusieurs minutes. Mon confrère et ami sortit soudain de nulle part.
A vrai dire je ne me souviens de rien mais il m’a tant raconté mon sauvetage avec une fierté mal dissimulée que je pourrais en donner jusqu’au moindre détail. Il se transfère près de moi et m’enveloppe en mot d’un bouclier de mana qui repousse le point serré de Kelian. Très vite il enchaîne par une déflagration d’arcane sphérique ( j’étais ébloui, cela faisait une semaine que nous nous y entraînions sans parvenir à maîtriser ce sort). Paniqué, la brute et ses amis prirent la fuite en titubant. Ces imbéciles n’avaient pas prévu de potion pour le petit blond….